Les lois du coronavirus sont impénétrable, et dans la vallée du Haut-Bréda aussi, on ne sait pas sur quel pied danser. Alors écoutez :
Par un beau printemps aux confins des forêts
loin des regards indiscrets, loin de l’agitation de la ville
le soleil brille et les oiseaux chantent libres
il paraîtrait même que le petit chaperon rouge prend l’apéro avec mère-grand et leur vieux pote
les rivières dégringolent les pentes raides en soubresauts
Et pendant c’temps là dans la maison des ours :
personne n’est entré dans ma maison
personne n’a bu dans mon bol
personne n’a mangé dans mon assiette
personne n’a dormi dans mon lit
Au même moment, sur la terrasse du chalet des chefs, deux amis boivent un apéritif furtif
les irréductibles gaulois relatent leurs faits d’armes des temps jadis
ah, ils étaient forts face à l’envahisseur et retors en politique
il faut dire, que des vilains venus d’on ne sais où
voulaient faire loi dans leur patelin
Et pendant c’temps là dans la maison des ours :
personne n’entend les cuillères râcler le fond des bols
personne n’entend le tic-tac de l’horloge
personne n’entend les mouches bourdonner autour de la cloche à fromage vide
personne n’entend le chien qui n’aboie pas au loin
Mais eux, ils savent que l’eau, elle coule du haut vers le bas et pas autrement
que l’herbe elle verdit au printemps et qu’on la fauche en été
parce qu’en hiver il y a de la neige et que les bêtes il faut les nourrir
que la vache elle met de la mamelle juste avant de faire le veau
qu’il n’y a plus de saisons mon brave monsieur tout fout l’camp…
ils le savent bien eux
Et pendant c’temps là dans la maison des ours :
c’est bien le bois d’épicéa qui fait les meilleures charpentes
c’est bien les abeilles qui font un miel délicieux
c’est bien les myrtilles qui donnent les meilleures confitures
c’est bien le lait frais qui fait les meilleures tomes
Le village est beau et calme en ce mois d’avril du 21ème siècle
d’ordinaire les touristes affluent pour visiter ce lieu qui vibre comme nul autre ailleurs
on y jouit d’une nature généreuse, si peu de béton grise les verts pâturages
l’unique route dessert chaque hameau pour le plus grand bonheur des habitants
et la factrice, notre factrice, distribue le courrier et rend les menus services qui font la vie si facile
Et pendant c’temps là dans notre vallée secrète :
ici, il fait bon être confiné par ce beau printemps, la pandémie du covitruc est bien loin
ici, chacun et chacune vaque à ses menus travaux que l’on n’a pas le temps de faire d’ordinaire
Ici, l’eau vient de la montagne, juste au-dessus de nous naturellement
ici, on ne paye l’eau du robinet que quelque centimes parce que c’est la nature qui nous l’offre
ici, l’électricité qui éclaire nos maisons, elle vient de nos usines, il y en une dans chaque village
ici…
hey Thomas ! wake up ! come on ! réveille-toi !
Oulala, nom d’une pipe
qu’est ce qui m’arrive? j’ai dû rêver…!
allez, je mets mon masque, il faut qu’j’descende à l’épicerie, j’ai plus de café…
allez !
Arvi pas!
Ça fait du bien de lire (faute d’entendre) de beaux textes. Ça vous revigore les méninges, le palpitant et tout le reste.
merci pour ce commentaire… flatté !
Ça fait du bien de lire (faute d’entendre) de beaux textes. Ça vous revigore les méninges, le palpitant et tout le reste.
merci pour ce commentaire… flatté !
Arvi pas
Je travail mon texte pour faire un petit enregistrement de ma voie mél-odieuse.
J’ai jusqu’au 10 mai pour y arriver car après si mon texte gardera toute sa puissance il n’en reste pas moins qu’il ne sera moins pertinant apres le 11 mai.
Arvi pas, mais je suis de la plaine de la Bievres
on est impatient d’entendre ta créativité l’ami!
arvi pas
Arvi pas
Je travail mon texte pour faire un petit enregistrement de ma voie mél-odieuse.
J’ai jusqu’au 10 mai pour y arriver car après si mon texte gardera toute sa puissance il n’en reste pas moins qu’il ne sera moins pertinant apres le 11 mai.
Arvi pas, mais je suis de la plaine de la Bievres
on est impatient d’entendre ta créativité l’ami!
arvi pas